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14 octobre 2013 1 14 /10 /octobre /2013 15:17

Lundi 5 août 2013

Nous regagnons Bad Deutsch-Altenburg et retrouvons l'eurovélo 6 là où nous l'avions laissée. Le temps s'éclaircit, la journée sera belle. 

 

Nous passons en Slovaquie comme nous sommes passées en Autriche : sans nous en rendre compte. C'est encore raté pour la photo du panneau indiquant la frontière. 

 

Nous arrivons au bout de notre carte préférée. Avant d'aller plus loin, il nous paraît judicieux d'acheter un dernier guide. Après avoir traversé le Donau, qui s'appelle à présent Dunaj, nous entrons donc dans Bratislava au lieu de contourner.

 

C'est encore toute une histoire pour dégoter une librairie. Nous tournons en rond (oui, c'est une de nos spécialités), tombons sur un centre commercial, décidons finalement de nous arrêter manger (tant qu'à faire...).

Désormais habituées à cet exercice, nous nous mettons en quête de l'office du tourisme le plus proche. Ils n'ont pas de carte, mais nous indiquent une librairie au coin de la rue.

Danube Bike Trail - Part 3: Slovak and Hungarian Danube - From Vienna to Budapest, de Bikeline, vient remplacer Donauradweg 2 (que nous remercions chaleureusement).

 

Ce nouveau guide nous propose 2 possibilités pour le parcours Bratislava - Komarom. La première longe le Dunaj côté Slovaque, la seconde côté hongrois. Nous optons pour la seconde, plus longue d'une trentaine de kilomètres, mais qui semble proposer plus de campings. 

C'est ainsi que nous passons notre deuxième frontière de la journée, que le Dunaj devient Duna et que nous entrons en territoire hongrois.

 

Vingt-neuvième soir : camping à Dunakiliti. Où les douches sont encore communes. Mais pas mixtes, faut pas exagérer non plus...

 

Rapidement, nous prenons conscience que notre nouvelle carte n'est pas aussi géniale que la précédente : on s'y perd un peu, entre les différents parcours et les multiples alternatives proposées. C'est sa faute (et uniquement la sienne), si nous quittons malencontreusement la véloroute et nous égarons temporairement. Très temporairement car les patelins que nous traversons apparaissent sur notre carte, et nous nous retrouvons finalement à Mosonmagyarovar, là où nous voulions arriver. Je soupçonne même que nous avons réussi sans le vouloir à raccourcir notre trajet. Mais nous retenons la leçon : il va désormais falloir prendre le temps de lire la carte correctement. 

 

De nouveau sur l'eurovélo, nous continuons jusqu'à Györ, pensant naïvement dégoter un camping après avoir passé la ville. C'est raté (comme chaque fois qu'on pense naïvement, d'ailleurs).

A défaut de camping, nous croisons un type bizarre (oui, encore un, mais pas dans le même style que le premier). Celui-ci est vautré dans le fossé, son vélo à terre également. Nous nous arrêtons. Ma co-équipière s'approche prudemment en lui demandant si tout va bien. "Il a les phalanges en sang", m'indique-t-elle. Le type sort de son état d'inconscience. Nous lui proposons de l'eau, il nous répond avec agressivité, nous partons sans demander notre reste.

Pas bien rassurée par cette rencontre, il nous paraît inconcevable de s'arrêter dormir n'importe où. Le camping le plus proche est à plus de 30 kms d'après la carte. Apparemment nous n'avons pas le choix...

Notre morosité disparaît soudain lorsqu'apparaît...

C'est la première fois que Budapest est indiqué sur nos panneaux ! En réalité, il nous reste plus que les 120 kms annoncés, mais peu importe ! Revigorées par cette image, nous nous arrêtons finalement à Bana où nous louons une zimmer (= chambre, comprendre ici "chambre d'hôte") pour la nuit. Notre hôtesse nous sert à dîner une spécialité hongroise dont nous ne retenons pas le nom. Mais qui est bien bonne. 

 

Mercredi 7 août

Après un bon petit-déjeuner, nous quittons notre confortable zimmer.

Jusqu'à Nagyszentjanos (prononcez comme vous pouvez), pas de problème. Puis la véloroute devient chemin de terre/sable moyennement praticable. Des chemins de terre, des sentiers de forêt, nous en avons déjà eu, mais jamais aussi pourris que celui-là. Ce sont des VTT qu'il nous faudrait ! Péniblement, nous regagnons une route qui nous mène jusqu'à Komarom.

Ici, notre guide nous propose à nouveau deux itinéraires. Nous choisissons en fonction des campings indiqués sur la carte : nous continuerons donc sur la rive hongroise du Duna.

 

A la sortie de Komarom, la véloroute longe la route principale numéro 1. Ce n'est ni très agréable ni très joli, mais au moins c'est sécurisé.

Les complications arrivent au niveau d'Almasfüzito (prononcez encore comme vous pouvez). La véloroute disparaît sans crier gare et nous sommes contraintes de rouler au bord de la route 1, puis de la 10, frôlées par bon nombre de camions qui se rabattent dangereusement près de nous. Il n'y a même pas un tracé au sol qui indiquerait une piste cyclable ! La situation est très inconfortable. Nous décidons de nous arrêter dès que possible.

 

Un premier camping est indiqué à l'entrée de Dunaalmas, mais en réalité, il n'y a rien au bout de la rue. Un autre panneau nous annonce un second camping un peu plus loin. Nous trouvons le bâtiment en ruines. Dépitées, nous gagnons le camping de Neszmély. Heureusement, ce dernier propose restau et piscine qui nous remontent le moral. Cependant, nous ne pouvons écarter l'idée que demain, il nous faudra retourner sur cette grande route...

 

Alors, prenant notre courage à deux mains (nan mais c'est vrai, il nous en a fallu une bonne dose...), nous remballons nos affaires et repartons. Les kilomètres jusqu'à Labatlan nous paraissent interminables. Quand, enfin, une véritable véloroute réapparaît, elle continue de longer cette même route 10, en plein soleil, sans un poil d'ombre pour une petite pause. 

 

Il doit faire plus de 40°c, et nous sommes bien contentes d'arriver à Esztergom, ancienne capitale de la Hongrie. Nous mangeons sur une petite place quasiment déserte. Il n'y a presque personne aux terrasses. Nous reprenons nos vélos pour quelques centaines de mètres et nous accordons une très longue pause au pied de la basilique (que nous ne prendrons pas le temps de visiter).

8 août 2013 - Esztergom

8 août 2013 - Esztergom

En fin d'après-midi, nouvelle traversée du Duna. Nous sommes six Français sur le bac et échangeons avec bonne humeur nos parcours respectifs. C'est là que nous rencontrons Dominique, qui roulera avec nous jusqu'à Nagymaros et nous racontera ses différents voyages. Et nous l'écouterons longuement avec, avouons-le, envie et admiration. Nous ne sommes pas encore arrivées que déjà, il nous donnerait presque envie de repartir !

 

Vendredi 9 août

53. C'est le nombre de kilomètres qui nous séparent de Budapest. Dans un dernier effort, nous nous levons à 5h30. 

9 août 2013 - Nagymaros

9 août 2013 - Nagymaros

Un dernier ferry à Vac. Une dernière petite erreur de parcours qui ne nous coûte pas grand-chose. Les panneaux routiers et véloroutiers qui entament le décompte des kilomètres, ces derniers kilomètres qui nous paraissent les plus longs...

Et, enfin, nous entrons dans la capitale hongroise. Longeant le Duna, nous apercevons le Parlement sur l'autre rive, et de nombreux autres bâtiments magnifiques. Mais l'heure n'est pas encore au tourisme, il nous faut trouver un hôtel (oui oui, un hôtel. On s'est dit qu'on le méritait bien...).

Une heure plus tard, nos vélos sont garés dans le parking du Soho, ma coéquipière pionce dans la chambre parce qu'elle a chopé une insolation, et je me dirige vers la gare pour voir s'il est possible d'avancer nos billets de train d'une journée.

 

Le bilan

33 jours de voyage (journées de pause comprises)

Environ 1 590 kms parcourus

0 crevaison

0 journée de pluie

Inutile de dire que nous sommes fières de nous ! Ce que nous ignorons encore, c'est qu'il y aura plus tard un autre bilan à dresser : celui du retour...

 

Nous avions réservé nos billets de train pour un départ de Budapest le lundi 12 août au soir. Comme nous sommes arrivées avec une journée d'avance, nous aimerions partir également une journée plus tôt. Il nous faut aussi prendre des billets pour nos vélos (ce que nous n'avions pu faire par internet).

Je ressors de la gare deux heures plus tard après avoir fait quasiment tous les guichets. Et je n'ai de réponse ni pour avancer notre départ, ni pour les vélos...

 

Le soir, nous profitons des températures très douces pour une belle balade nocturne.

 

Le lendemain, nous retournons à la gare. A nouveau envoyées de guichet en guichet, il faut deux heures aux employés pour nous dire que le train que nous avions réservé n'accepte pas les vélos.

Ok... Comment on fait alors ? Vous ne pouvez nous proposer qu'un trajet jusqu'à Vienne ?? Bon bah on va prendre ça, ça nous rapprochera déjà un peu... Combien ? Rien que trois changements juste pour aller à Vienne ?! Nan mais si, on prend ça, toute façon on n'a pas le choix...

Bien sûr, il faut imaginer cette conversation dans un anglais approximatif, et avec de l'autre côté du carreau une dame absolument pas aimable.

Nous devons quitter Budapest demain, à 7h20, depuis la gare qui se situe à l'autre extrémité du centre-ville par rapport à notre hôtel. Tout va bien. Il ne nous reste donc qu'une après-midi pour visiter. Nous optons pour les cars touristiques qui font découvrir les principaux monuments de la ville. 

10 août 2013 - Budapest : vue depuis la citadelle

10 août 2013 - Budapest : vue depuis la citadelle

Nous finissons la journée sur un petit marché artisanal avec bouffe et musiciens.

 

Dimanche 11 août 

6h15 : nous récupérons nos vélos et quittons l'hôtel.

7h20 : nous embarquons dans notre premier train.

Vers midi : arrivée à Vienne après deux changements. Nous prenons des billets jusqu'à Munich.

21h30 : arrivée à Munich.

Lundi 12 août 

4h30 : départ de Munich après une "nuit" en gare.

14h30 : arrivée en gare de Besançon.

15h : derniers coups de pédales et WELCOME HOME.

 

Bilan du retour :

11 trains

31 heures entre le départ de Budapest et l'arrivée à Besançon.

 

Dur ! MAIS nous avons réussi, nous sommes allées jusqu'à Budapest à vélo ! Nous sommes rentrées, et bientôt (très bientôt), les mauvais souvenirs, on en rira ! 

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commentaires

C
Bonjour, le hasard de mes recherches sur l'Eurovélo 6 m'a fait découvrir votre blog... j'ai pris beaucoup de plaisir à vous lire et apprécié vos photos, merci également pour votre poésie.<br /> Ma compagne et moi avons fait une partie de l'eurovélo 6, de St Nazaire à ... Besançon (ou habite son fils) et j'espère continuer cette aventure cette année
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C
Bonjour Christian,<br /> Et merci pour votre message. Vous vous êtes donc arrêté sur l'eurovélo 6 là où nous avons commencé ! Je vous souhaite de pouvoir poursuivre cette année malgré les circonstances sanitaires compliquées. Quand on est un minimum entraînés, le parcours n'est pas très difficile, et faire du vélo en Suisse et en Allemagne, c'est tellement agréable !

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