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14 octobre 2013 1 14 /10 /octobre /2013 15:17

Lundi 5 août 2013

Nous regagnons Bad Deutsch-Altenburg et retrouvons l'eurovélo 6 là où nous l'avions laissée. Le temps s'éclaircit, la journée sera belle. 

 

Nous passons en Slovaquie comme nous sommes passées en Autriche : sans nous en rendre compte. C'est encore raté pour la photo du panneau indiquant la frontière. 

 

Nous arrivons au bout de notre carte préférée. Avant d'aller plus loin, il nous paraît judicieux d'acheter un dernier guide. Après avoir traversé le Donau, qui s'appelle à présent Dunaj, nous entrons donc dans Bratislava au lieu de contourner.

 

C'est encore toute une histoire pour dégoter une librairie. Nous tournons en rond (oui, c'est une de nos spécialités), tombons sur un centre commercial, décidons finalement de nous arrêter manger (tant qu'à faire...).

Désormais habituées à cet exercice, nous nous mettons en quête de l'office du tourisme le plus proche. Ils n'ont pas de carte, mais nous indiquent une librairie au coin de la rue.

Danube Bike Trail - Part 3: Slovak and Hungarian Danube - From Vienna to Budapest, de Bikeline, vient remplacer Donauradweg 2 (que nous remercions chaleureusement).

 

Ce nouveau guide nous propose 2 possibilités pour le parcours Bratislava - Komarom. La première longe le Dunaj côté Slovaque, la seconde côté hongrois. Nous optons pour la seconde, plus longue d'une trentaine de kilomètres, mais qui semble proposer plus de campings. 

C'est ainsi que nous passons notre deuxième frontière de la journée, que le Dunaj devient Duna et que nous entrons en territoire hongrois.

 

Vingt-neuvième soir : camping à Dunakiliti. Où les douches sont encore communes. Mais pas mixtes, faut pas exagérer non plus...

 

Rapidement, nous prenons conscience que notre nouvelle carte n'est pas aussi géniale que la précédente : on s'y perd un peu, entre les différents parcours et les multiples alternatives proposées. C'est sa faute (et uniquement la sienne), si nous quittons malencontreusement la véloroute et nous égarons temporairement. Très temporairement car les patelins que nous traversons apparaissent sur notre carte, et nous nous retrouvons finalement à Mosonmagyarovar, là où nous voulions arriver. Je soupçonne même que nous avons réussi sans le vouloir à raccourcir notre trajet. Mais nous retenons la leçon : il va désormais falloir prendre le temps de lire la carte correctement. 

 

De nouveau sur l'eurovélo, nous continuons jusqu'à Györ, pensant naïvement dégoter un camping après avoir passé la ville. C'est raté (comme chaque fois qu'on pense naïvement, d'ailleurs).

A défaut de camping, nous croisons un type bizarre (oui, encore un, mais pas dans le même style que le premier). Celui-ci est vautré dans le fossé, son vélo à terre également. Nous nous arrêtons. Ma co-équipière s'approche prudemment en lui demandant si tout va bien. "Il a les phalanges en sang", m'indique-t-elle. Le type sort de son état d'inconscience. Nous lui proposons de l'eau, il nous répond avec agressivité, nous partons sans demander notre reste.

Pas bien rassurée par cette rencontre, il nous paraît inconcevable de s'arrêter dormir n'importe où. Le camping le plus proche est à plus de 30 kms d'après la carte. Apparemment nous n'avons pas le choix...

Notre morosité disparaît soudain lorsqu'apparaît...

C'est la première fois que Budapest est indiqué sur nos panneaux ! En réalité, il nous reste plus que les 120 kms annoncés, mais peu importe ! Revigorées par cette image, nous nous arrêtons finalement à Bana où nous louons une zimmer (= chambre, comprendre ici "chambre d'hôte") pour la nuit. Notre hôtesse nous sert à dîner une spécialité hongroise dont nous ne retenons pas le nom. Mais qui est bien bonne. 

 

Mercredi 7 août

Après un bon petit-déjeuner, nous quittons notre confortable zimmer.

Jusqu'à Nagyszentjanos (prononcez comme vous pouvez), pas de problème. Puis la véloroute devient chemin de terre/sable moyennement praticable. Des chemins de terre, des sentiers de forêt, nous en avons déjà eu, mais jamais aussi pourris que celui-là. Ce sont des VTT qu'il nous faudrait ! Péniblement, nous regagnons une route qui nous mène jusqu'à Komarom.

Ici, notre guide nous propose à nouveau deux itinéraires. Nous choisissons en fonction des campings indiqués sur la carte : nous continuerons donc sur la rive hongroise du Duna.

 

A la sortie de Komarom, la véloroute longe la route principale numéro 1. Ce n'est ni très agréable ni très joli, mais au moins c'est sécurisé.

Les complications arrivent au niveau d'Almasfüzito (prononcez encore comme vous pouvez). La véloroute disparaît sans crier gare et nous sommes contraintes de rouler au bord de la route 1, puis de la 10, frôlées par bon nombre de camions qui se rabattent dangereusement près de nous. Il n'y a même pas un tracé au sol qui indiquerait une piste cyclable ! La situation est très inconfortable. Nous décidons de nous arrêter dès que possible.

 

Un premier camping est indiqué à l'entrée de Dunaalmas, mais en réalité, il n'y a rien au bout de la rue. Un autre panneau nous annonce un second camping un peu plus loin. Nous trouvons le bâtiment en ruines. Dépitées, nous gagnons le camping de Neszmély. Heureusement, ce dernier propose restau et piscine qui nous remontent le moral. Cependant, nous ne pouvons écarter l'idée que demain, il nous faudra retourner sur cette grande route...

 

Alors, prenant notre courage à deux mains (nan mais c'est vrai, il nous en a fallu une bonne dose...), nous remballons nos affaires et repartons. Les kilomètres jusqu'à Labatlan nous paraissent interminables. Quand, enfin, une véritable véloroute réapparaît, elle continue de longer cette même route 10, en plein soleil, sans un poil d'ombre pour une petite pause. 

 

Il doit faire plus de 40°c, et nous sommes bien contentes d'arriver à Esztergom, ancienne capitale de la Hongrie. Nous mangeons sur une petite place quasiment déserte. Il n'y a presque personne aux terrasses. Nous reprenons nos vélos pour quelques centaines de mètres et nous accordons une très longue pause au pied de la basilique (que nous ne prendrons pas le temps de visiter).

8 août 2013 - Esztergom

8 août 2013 - Esztergom

En fin d'après-midi, nouvelle traversée du Duna. Nous sommes six Français sur le bac et échangeons avec bonne humeur nos parcours respectifs. C'est là que nous rencontrons Dominique, qui roulera avec nous jusqu'à Nagymaros et nous racontera ses différents voyages. Et nous l'écouterons longuement avec, avouons-le, envie et admiration. Nous ne sommes pas encore arrivées que déjà, il nous donnerait presque envie de repartir !

 

Vendredi 9 août

53. C'est le nombre de kilomètres qui nous séparent de Budapest. Dans un dernier effort, nous nous levons à 5h30. 

9 août 2013 - Nagymaros

9 août 2013 - Nagymaros

Un dernier ferry à Vac. Une dernière petite erreur de parcours qui ne nous coûte pas grand-chose. Les panneaux routiers et véloroutiers qui entament le décompte des kilomètres, ces derniers kilomètres qui nous paraissent les plus longs...

Et, enfin, nous entrons dans la capitale hongroise. Longeant le Duna, nous apercevons le Parlement sur l'autre rive, et de nombreux autres bâtiments magnifiques. Mais l'heure n'est pas encore au tourisme, il nous faut trouver un hôtel (oui oui, un hôtel. On s'est dit qu'on le méritait bien...).

Une heure plus tard, nos vélos sont garés dans le parking du Soho, ma coéquipière pionce dans la chambre parce qu'elle a chopé une insolation, et je me dirige vers la gare pour voir s'il est possible d'avancer nos billets de train d'une journée.

 

Le bilan

33 jours de voyage (journées de pause comprises)

Environ 1 590 kms parcourus

0 crevaison

0 journée de pluie

Inutile de dire que nous sommes fières de nous ! Ce que nous ignorons encore, c'est qu'il y aura plus tard un autre bilan à dresser : celui du retour...

 

Nous avions réservé nos billets de train pour un départ de Budapest le lundi 12 août au soir. Comme nous sommes arrivées avec une journée d'avance, nous aimerions partir également une journée plus tôt. Il nous faut aussi prendre des billets pour nos vélos (ce que nous n'avions pu faire par internet).

Je ressors de la gare deux heures plus tard après avoir fait quasiment tous les guichets. Et je n'ai de réponse ni pour avancer notre départ, ni pour les vélos...

 

Le soir, nous profitons des températures très douces pour une belle balade nocturne.

 

Le lendemain, nous retournons à la gare. A nouveau envoyées de guichet en guichet, il faut deux heures aux employés pour nous dire que le train que nous avions réservé n'accepte pas les vélos.

Ok... Comment on fait alors ? Vous ne pouvez nous proposer qu'un trajet jusqu'à Vienne ?? Bon bah on va prendre ça, ça nous rapprochera déjà un peu... Combien ? Rien que trois changements juste pour aller à Vienne ?! Nan mais si, on prend ça, toute façon on n'a pas le choix...

Bien sûr, il faut imaginer cette conversation dans un anglais approximatif, et avec de l'autre côté du carreau une dame absolument pas aimable.

Nous devons quitter Budapest demain, à 7h20, depuis la gare qui se situe à l'autre extrémité du centre-ville par rapport à notre hôtel. Tout va bien. Il ne nous reste donc qu'une après-midi pour visiter. Nous optons pour les cars touristiques qui font découvrir les principaux monuments de la ville. 

10 août 2013 - Budapest : vue depuis la citadelle

10 août 2013 - Budapest : vue depuis la citadelle

Nous finissons la journée sur un petit marché artisanal avec bouffe et musiciens.

 

Dimanche 11 août 

6h15 : nous récupérons nos vélos et quittons l'hôtel.

7h20 : nous embarquons dans notre premier train.

Vers midi : arrivée à Vienne après deux changements. Nous prenons des billets jusqu'à Munich.

21h30 : arrivée à Munich.

Lundi 12 août 

4h30 : départ de Munich après une "nuit" en gare.

14h30 : arrivée en gare de Besançon.

15h : derniers coups de pédales et WELCOME HOME.

 

Bilan du retour :

11 trains

31 heures entre le départ de Budapest et l'arrivée à Besançon.

 

Dur ! MAIS nous avons réussi, nous sommes allées jusqu'à Budapest à vélo ! Nous sommes rentrées, et bientôt (très bientôt), les mauvais souvenirs, on en rira ! 

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6 octobre 2013 7 06 /10 /octobre /2013 14:02

Lundi 29 juillet 2013

Après une nuit venteuse et pluvieuse, nous quittons le camping de Schalding. Le ciel est menaçant, les températures se sont sérieusement rafraîchies, mais pour l'instant il ne pleut pas, et finalement ça fait du bien de pédaler au frais. Nous évitons le centre de Passau (on a compris à quel point il est difficile de sortir des centres-villes sans tourner en rond pendant des heures...) et continuons en direction de l'Autriche. Avisant un cycliste qui prend des photos en même temps qu'il roule, nous tentons de l'imiter, mais les résultats de ces essais guère fructueux ne seront pas publiés ici.

 

Au bout de quelques heures, un doute nous envahit : quand sommes-nous censées passer la frontière ? Elle n'est pas loin de Passau, serions-nous déjà...? Les plaques de voitures nous le confirment : nous sommes en Autriche. L'effet "attention, je m'apprête à passer la frontière... ça y est !" est complètement raté. Inutile de s'attarder sur cette déception.

 

 

A Schlögen, la véloroute s'arrête tout net. Il faut prendre un petit bac, traverser le Donau et retrouver l'eurovélo sur l'autre rive. Heureusement, à deux, nous parvenons à réunir assez de monnaie pour payer la traversée.

 

 

Note à nous-mêmes : toujours avoir de la monnaie sur soi, on ne sait jamais quand une traversée par bateau sera incontournable...

 

Nous arrivons suffisamment tôt au camping d'Aschach pour un petit tour à pieds le long du Donau et faire amies-amis avec les canards du coin. Ensuite, il se met à pleuvoir à verse (alors que nous n'avions pas eu une goutte tant que nous étions à vélo !), et la journée s'arrête là.

 

Le lendemain, le temps est toujours frais et maussade. Pas terrible pour le moral, mais efficace pour les kilomètres. 

30 juillet 2013 - Ottensheim

30 juillet 2013 - Ottensheim

Nouvelle traversée par bac au niveau d'Ottensheim, puis longue halte à Linz : notre merveilleuse carte routière allemande s'arrête ici, il nous faut dégoter un autre guide. Après déambulation, nous tombons sur le centre commercial Lentia City, achetons "Donauradweg 2 Von Passau über Wien nach Bratislava" ainsi que deux menus McDo parce qu'il ne faut quand même pas se laisser aller. 

Note à nous-mêmes : McDo à emporter pour un trajet à vélo = mauvaise stratégie. 

 

Après calcul de notre itinéraire, nous réalisons que notre journée de repos à Vienne risque de tomber un dimanche. Pour éviter de renouveler l'erreur de Passau, nous décidons d'accélérer notre rythme. Rattraper le petit retard qu'il nous reste. Arriver avec une journée d'avance. Pas sûres d'y arriver, ça ne coûte rien de tenter le coup...

 

Vingt-troisième soir : camping à Au a.d. Donau.

 

Mercredi 31 juillet

Il fait de nouveau beau. La véloroute est plate, bien goudronnée, facile. Nous arrivons sans encombres à Grein (nom que nous prononçons en français et qui du coup nous fait bêtement marrer).

31 juillet 2013 - Grein

31 juillet 2013 - Grein

C'est là qu'un deuxième incident technique se produit (j'ai passé sous silence le pneu lisse qu'il a fallu changer car cela ne nous empêchait pas de rouler) : installée (de manière instable, je l'avoue) dans un parking vélo classique, ma monture se casse soudainement la figure, entraînée par les kilos de bagages. La roue avant, restée bloquée dans son emplacement, se voile. Ou plutôt, se tord au point d'être complètement hors d'usage. Un peu de chance dans notre malheur : un magasin de vélos nous tend les bras de l'autre côté de la rue. Le pneu râclant gentiment contre le garde-boue, nous traversons et expliquons au réparateur que "the tire is dead" (ce qui n'est pas tout à fait juste, le pneu va relativement bien, c'est la roue qui est morte, mais peu importe, le réparateur n'a pas besoin de cette précision pour dresser son constat).

En dix minutes, la roue est changée, et je repars plus légère de presque 70€, consciente de m'être fait arnaquer, mais n'ayant guère le choix.

 

Nous mangeons à Grein, décidons de rester sur cette rive du Donau plutôt que de traverser pour suivre la véloroute officielle (mauvais plan, nous nous retrouvons à longer une route, pas très agréable), retombons sur une variante de l'eurovélo 6 à Ybbs et terminons au camping de Granz. Granz, la ville morte. Granz, où des gens font de la rando-vélo suivis de deux voitures qui apportent tentes, barbecue, aspirateur. Là, on se dit qu'on a tout vu...

 

Juillet laisse place à août. Le paysage autrichien est vraiment plaisant : nous longeons toujours le Donau, traversant des vergers ; sur l'autre rive, quelques cultures en terrasse, des ruines auxquelles on accède par un escalier taillé dans la pierre.

1er Août 2013 - Mautern a.d. Donau

1er Août 2013 - Mautern a.d. Donau

Vingt-cinquième soir : camping à Zwentendorf (pour info : l'emplacement se paie au restaurant à côté).

 

Une quarantaine de kilomètres nous sépare de Klosterneuburg, où se situe notre prochain camping. Nous parcourons la distance dans la matinée et nous y installons en tout début d'après-midi. A la réception, on nous donne plans, dépliants et autres prospectus sur Wien. On nous explique également comment gagner la capitale.

Un car. Un métro. Et ça y est. Nous sommes vendredi 2 août. Nous avons rattrapé notre retard et pris une journée d'avance. Nous sommes à Wien ! 

 

Nous achetons un pass 48h qui donne accès à l'ensemble des transports en commun de la ville (exception faite du car Wien-Klosterneuburg, évidemment...). Il existe également une formule transports en commun + réductions dans de nombreux musées.

Fin d'après-midi, nous découvrons le château du Belvédère, son jardin, ses statues, ses fontaines.

2 août 2013 - Vienne : Château du Belvédère

2 août 2013 - Vienne : Château du Belvédère

Puis, notre pass en poche, nous embarquons dans un bus au hasard. Le soleil se couche, nous passons devant le parlement, le long du quartier des musées, devant plusieurs églises et cathédrales. 

 

Il fait nuit. Nous descendons du bus près d'une église. Sur son mur est fixé un immense écran blanc. A proximité, des dizaines de petites baraques cuisine du monde. On peut manger indien, chinois, mexicain...

Il s'agit d'un festival : chaque soir, un concert, un opéra, un ballet, un film en lien avec la musique, est projeté sur l'écran géant. Un peu partout dans le petit marché, des enceintes retransmettent la musique. Ce soir, nous sommes trop crevées pour rester, mais demain...

 

Samedi 3 août : journée de pause à Wien

Pour la première fois depuis quatre semaines, chacune part seule de son côté. Musée Klimt pour l'une, musée Freud pour l'autre. Mais même en s'organisant de cette façon, nous n'aurons jamais le temps de voir tout ce que nous voudrions.

 

Après Freud, je vais admirer l'entrée de la bibliothèque nationale puis erre un moment dans le quartier des musées.

3 août 2013 - Vienne : Quartier des musées

3 août 2013 - Vienne : Quartier des musées

Nous nous retrouvons dans la cour du Leopold-museum, mangeons un morceau dans un parc, puis prenons la direction du palais impérial pour la visite des appartements de Sissi, François-Joseph et Marie-Thérèse d'Autriche.

Retour dans le centre-ville pour quelques incursions dans les églises et vieux quartiers. Et, le rendez-vous à ne pas manquer : le festival. Ce soir est projetée La Bohême, chantée en italien sous-titrée allemand. Nous ne comprenons rien aux paroles mais profitons des voix et musiques, du petit marché, des températures douces malgré la nuit tombée. Nous sommes cependant contraintes de partir au deuxième acte, par peur de ne plus avoir de car pour rentrer au camping. 

 

Dur de se lever le lendemain. Dur de quitter Wien alors qu'il reste tant de choses à faire et à voir. Nous nous perdons dans le centre-ville (classique), parvenons à rejoindre l'eurovélo 6 au niveau du Prater et quittons la capitale autrichienne. 

 

Quelques kilomètres plus loin, la véloroute traverse une succession de plages de nudistes. Nous qui pensions avoir tout vu... 

 

Nous entamons la grande ligne droite qui figure sur notre guide. Comme on pouvait s'y attendre, c'est monotone. En plus, le temps se couvre et le camping n'est pas tout près. 

 

En chemin, un type nous parle de Dieu et essaie de nous refourguer un dépliant pour des réunions religieuses. Autant par crainte de la pluie que pour fuir ce monsieur qui pourrait nous tenir la jambe pendant des heures, nous accélérons.

Il nous faut traverser le Donau à Bad Deutsch-Altenburg puis revenir environ 6 kms en arrière sur l'autre rive pour atteindre le camping de Petronell-Carnuntum. Enfin, "camping"... c'est un bien grand mot. "Ancien micro-complexe sportif" serait plus approprié. Quelques terrains de tennis couverts entourés d'une petite cour où planter la tente ; pas de sanitaires en tant que tels, mais les anciens vestiaires avec -chez les femmes en tout cas- un unique toilette et des douches communes.

Wien nous manque déjà !!

 

Un gros orage vient clôturer cette quatrième semaine et nos 1 293 kms. Et, pour prouver que nous n'avons pas tout le temps la poisse : notre tente ne prend pas l'eau.

 

Direction la dernière semaine de route

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1 octobre 2013 2 01 /10 /octobre /2013 12:16

Lundi 22 juillet 2013

Bye bye l'étrange jugendherberge de Günzburg, où nous étions quasiment les seules personnes entre 16 et 30 ans. 

Nous rejoignons la véloroute (quittée la veille pour entrer dans le centre de Günzburg) qui s'enfonce dans les bois. Depuis hier déjà, certains tronçons ne sont pas goudronnés et les VTC ne sont pas du luxe.

Nous prenons quelques instants pour consulter notre merveilleuse carte routière qui ne sert pas à grand-chose sur les chemins de terre. Quatre cyclistes (deux hommes, deux femmes) s'arrêtent près de nous pour vérifier les panneaux. Ils parlent français. Remarquent que nous aussi. Ils sont Suisses et vont jusqu'à Passau. Nous faisons un petit bout de chemin ensemble, puis ils partent devant, bien plus rapides que nous. Pour notre défense, ils n'avaient pas leurs bagages à transporter. Mais de toute façon, nous les rattrapons quelques kilomètres plus loin. Au carrefour suivant, pour être exacte. Ils sont encore en train de débattre de la direction à suivre. Nous les doublons, sûres de notre route. Ils nous suivent, nous doublent à nouveau. Jusqu'au carrefour suivant... Le petit jeu dure une partie de la matinée, jusqu'à ce que nos chemins se séparent. Nous suivons l'eurovélo 6, eux vont tenter une variante. Une rencontre bien sympathique. 

 

Est-ce à cause d'une mauvaise indication ou d'un moment d'inattention, nous ne saurions le dire, mais dans l'après-midi nous quittons l'eurovélo 6 sans le vouloir. Nous suivons une véloroute qui longe la nationale 16. La carte nous indique que la 16 file tout droit vers Donauwörth, notre destination. Il n'y a donc qu'à la suivre. L'eurovélo est peut-être perdue, mais pas nous ! 

 

La jugendherberge de Donauwörth affiche complet. Deux soirs de suite, ça commence à faire beaucoup. L'été est bien avancé, à peu près tout le monde doit être en vacances maintenant. Il faudrait songer à se méfier et à réserver nos prochaines chambres... La responsable de la jugendherberge, habituée, nous indique un canoë-club pas très loin d'ici où il est possible de camper. Nous nous y rendons. Il y a le minimum vital : douche et toilettes, pour pas cher. Nous n'en demandons pas plus !

22 juillet 2013 - Canoë club de Donauwörth

22 juillet 2013 - Canoë club de Donauwörth

Le lendemain, nous retrouvons la véloroute sans (trop) de difficultés (le passage par l'office du tourisme de Donauwörth est salutaire !). Tout juste le temps de faire une petite grimpette que PAF, au détour d'un carrefour, qui apparaît ? Nos quatre amis suisses croisés la veille ! Après quelques échanges sur nos parcours respectifs, le petit manège recommence : ils nous devancent ; s'arrêtent aux carrefours ; nous les rattrapons ; les dépassons... "Elles ont la carte dans la tête !" s'exclament-ils. Mais non. Nous avons seulement regardé notre itinéraire la veille au soir et lu les noms de patelins à traverser. Pour le reste, nous nous contentons de suivre les panneaux.

Nos quatre compagnons continuent leur route alors que nous nous arrêtons pour une pause près d'une petite rivière tellement glacée qu'on ne peut guère y tremper plus que les pieds. Sur le Danube, des bateaux patientent :

23 juillet 2013

23 juillet 2013

Plusieurs heures plus tard, nous nous apprêtons à entrer dans Ingolstadt, la ville où nous passerons la nuit. Et là, oui, ce sont bien eux. Nos quatre Suisses, aussi amusés que nous de ces croisements, décroisements et recroisements. Ils vont à l'hôtel, nous continuons jusqu'au camping. 

Le ciel s'est couvert, nous craignons un orage. Mais, arrivées plus tôt qu'à l'accoutumée, nous prenons le temps de faire le tour du lac à pied. C'est agréable, de marcher. 

 

Mercredi 24 juillet

Le ciel est toujours menaçant. Pour la première fois, nous couvrons nos sacoches en prévision d'une averse. 

De-ci de-là, nous rencontrons quelques soucis au niveau des panneaux indicateurs qui, sans que l'on en comprenne l'utilité, font suivre des routes qui rallongent plutôt que de longer simplement le Donau. Nous n'avançons pas aussi vite que nous le voudrions. Cela ne nous empêche pas de faire une pause.

Quatre vélos au loin. Pas possible, est-ce que ce serait encore...? Non, nos amis suisses partent plus tôt que nous et vont plus vite, ils doivent être loin devant à présent ! Pourtant, les cyclistes ralentissent. S'arrêtent. 

-C'est vraiment incroyable ! lance un des messieurs.

-Comment ça se fait que vous n'en êtes que là ? leur demande-t-on.

-Et bien pour tout dire, ce matin on a rejoint le Danube et on l'a longé. Dans le mauvais sens, avoue-t-il.

Et l'autre monsieur de préciser :

-Je t'avais dit que tu retournais direction Ulm et que je ne te suivrai pas par là ! C'est pourtant pas compliqué de suivre le courant !

Nous nous moquons gentiment et roulons de concert jusqu'à Vohburg. Là, nous faisons une petite photo de groupe pour immortaliser cette rencontre, certains que nous ne nous recroiserons plus. Ils partent de leur côté visiter le village tandis que nous reprenons la route.

24 juillet 2013

24 juillet 2013

Dans l'après-midi, le temps se fait encore plus menaçant. Le vent se lève, l'orage gronde. Comme par hasard, à ce moment-là nous sommes dans une suite de montées-descentes (majoritairement de montées, en fait...) en pleine forêt, sans véritable abri, et avec une véloroute qui risque de devenir boueuse et glissante si la pluie venait à tomber. Parfois à côté, parfois sur le vélo, nous pressons l'allure.

A la sortie de la forêt, nous arrivons sur une route. Il n'y a aucun panneau indicateur, nous tentons une direction, apprécions une bonne descente. C'est une fois en bas que les panneaux routiers nous indiquent notre erreur. Il nous faut remonter tout ce que nous avons descendu. Pour couronner le tout, les vélos déraillent une fois chacun.

Enfin, nous arrivons sur Kelheim. Vu le temps, il serait peut-être plus judicieux de dormir à l'auberge de jeunesse. Après un passage obligé par l'office du tourisme, nous appelons la jugendherberge. Pu de place. Il se met à pleuvioter. Ne manquerait plus qu'une crevaison pour que le tableau soit complet. Heureusement, cela n'arrive pas, et nous gagnons sans trop de problèmes le camping d'Herrnsaal. Camping à la ferme, pas cher. Toujours ça d'économisé. 

 

Jeudi 25 juillet

Au matin, toute la vallée est plongée dans le brouillard. Il semble faire très gris, cela n'est guère encourageant. Mais les nuages se lèvent très vite et nous partons sous le soleil.

(Note à  nous-même : se méfier des lapins de ferme qui bouffent les fils de tente)

 

 

Nous déjeunons à Regensburg et fêtons avec joie la moitié du parcours ! Entre les problèmes de vélo et la rage de dent (sans compter les maux de fesses et de cuisses !) qui aurait cru que nous arriverions jusque-là ?     

 

Le soir, nous optons pour Wörth a.d. Donau. Il n'y a pas de camping dans le village mais quelques entrées de champs paraissent prometteuses. Nous posons à peine pied à terre près de l'église qu'une femme en voiture s'arrête. Elle ne parle pas anglais mais connait les bases du français. Plutôt surprenant ! Nous lui expliquons que nous cherchons un endroit pour dormir. Elle nous emmène jusqu'à la pension, mais une fois encore, c'est complet. 

"Venez chez moi", décide-t-elle. 

Nous la suivons. Elle commence par nous offrir une glace pour le goûter pendant que nous nous demandons où nous allons bien pouvoir planter notre tente sans abîmer le beau gazon. Puis elle nous fait descendre au sous-sol. Là, Ô surprise ! Elle nous fait visiter un magnifique appartement ! Salon, cuisine, salle de bain et chambre, tout cela rien que pour nous ! Nous nous extasions, nous débarbouillons, nous extasions encore. Si nous avons la poisse avec le matériel et les jugendherberge, nous avons une chance inouïe quant aux gens que nous croisons sur notre chemin. Mais notre chance ne s'arrête pas à ce superbe appartement... Après nous avoir présenté sa fille, son fils, sa petite-fille et son mari, notre hôtesse nous invite à dîner ! Nous mangeons avec elle et son mari. Celui-ci ne parle ni anglais ni français, et sa femme doit jouer les interprètes. Malgré les difficultés de compréhension, nous passons une bonne soirée. 

 

Le lendemain matin, le petit-dèj' nous attend. Le couple nous informe que les températures devraient avoisiner les 40°C pour toute la fin de semaine. Ils nous questionnent sur notre itinéraire du jour. Nous prenons congé en notant leur adresse, leur promettant de leur envoyer une carte à notre arrivée à Budapest. Comme dernière marque d'attention, la femme monte sur son vélo et nous remmène jusqu'à la véloroute. Elle s'assure que nous la reprenions dans le bon sens avant de nous saluer et de tourner vers le village. 

 

Déjeuner à Straubing.

 

Le soir, nous dégotons un petit camping quelques kilomètres avant Deggendorf. Il se situe le long de la véloroute, on dirait un camping à la ferme, sur le coup c'est parfait. Mais en fait, le tarif nous paraît élevé au vu des services proposés. Et la petite route est très utilisée la nuit : contrairement aux apparences, le coin n'est pas calme du tout. Nous dormons très mal. Surtout que, nous souvenant des conseils de nos hôtes ce matin, nous avons décidé de nous lever plus tôt afin de pédaler à la fraîche.

27 juillet 2013

27 juillet 2013

Inutile de dire que le réveil est difficile.

Il est 6 heures. Nous avons au moins droit à un beau lever de soleil...

 

Nous arrivons à Vilshofen a.d. Donau vers 13h après avoir longé une nationale un brin dangereuse (les panneaux de la véloroute nous paraissaient suspects, nous n'avons pas osé les suivre. ERREUR). Il fait tellement chaud que nous nous dégotons une petite cahute au bord du Donau et restons plusieurs heures dans un état larvaire, immobiles et transpirantes. Heureusement que les vélos sont là pour prouver notre statut de cycliste, sinon on passerait presque pour des clodos.

Ce n'est que vers 16h30 que nous trouvons le courage de bouger. Après les petites difficultés classiques pour retrouver la véloroute et la prendre dans le bon sens, nous repartons.

Nous réservons deux nuits au camping de Schalding, à quelques kilomètres de Passau.

Passau, notre première vraie journée de pause depuis que nous sommes parties ! (Fridingen ne compte pas vues les circonstances) 

 

Dimanche 28 juillet

Aujourd'hui, nous ne touchons pas aux vélos ! Pour gagner Passau, nous prenons le bus. Il nous dépose au centre-ville. A peine avons-nous marché un quart d'heure que déjà, notre enthousiasme retombe. Dimanche. Tout est fermé. Les rues sont presque désertes, seuls les touristes sont de sortie. Les églises sont fermées à cause de la messe. Il semble n'y avoir absolument rien à faire. Errance dans les rues... C'est là que, fait inattendu, nous repérons deux personnes un peu plus loin...

-Ce seraient pas deux de nos Suisses ?! s'étonne ma co-équipière.

-Tu crois ? (je n'ai jamais été particulièrement physionomiste, et pour ma défense, ils ne portaient plus leurs casques et leurs lunettes de soleil, et ça change TOUT)

-Bah oui, je crois...

-ça fait deux jours qu'on ne les a pas croisés, ce serait un truc de fou...

-Si ! Si, c'est eux, je reconnais le sac de la dame ! 

Le sac. LE détail qui nous permet de nous approcher et de lancer un joyeux bonjour. C'étaient bien eux. Nous discutons de ce qui nous est arrivé depuis la dernière fois, trois jours plus tôt. Puis nous nous séparons, pour de bon cette fois, puisque l'équipe suisse s'arrête ici. Nous continuerons seules.

Midi. Heureusement, les restos sont ouverts. Il commence à faire très chaud. Après manger, nous nous réfugions dans une église -à présent accessible au public- dont l'architecture et la décoration nous occupent un certain temps. Faut l'avouer : c'est très joli. Au bout d'un moment, je ressors déambuler dans les rues, m'arrête écouter un petit orchestre qui joue à la terrasse d'un café, marche jusqu'au confluent du Donau, de l'Inn et de l'Ilz. Les eaux qui se rencontrent ici ont chacune une couleur différente. Le résultat est surprenant. 

Je retrouve ensuite mon équipière dans l'église, pas tout à fait là où je l'avais laissée mais presque. S'ensuivent ensuite une série de cocas et de glaces, puis un trempage de pieds dans une des fontaines. Nous reprenons le bus en faisant des traces d'eau, et moi un vieux "schpouik schpouik". 

 

Un peu déçue de notre journée de repos, nous ne regrettons pas de quitter Passau. S'il y avait des choses à voir (et il y en avait, à n'en pas douter), nous les avons manquées. 

 

Passau clôture notre troisième semaine de voyage. Nous en sommes à 911 kms et avons toujours un peu de retard sur notre planning de départ. Demain, nous gagnons l'Autriche...

Direction lundi 29 juillet

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24 septembre 2013 2 24 /09 /septembre /2013 12:56

Lundi 15 juillet 2013

(pour la semaine précédente : ici)

Nous nous pointons à l'office du tourisme de Schaffhausen.

Coup de chance : il existe dans la ville un magasin de réparation qui ouvre le lundi après-midi !

Le hic : il faut s'y rendre en bus.

Heureusement, ici, les vélos sont acceptés dans les transports en commun. MAIS entre les sacoches, les sacs de couchage et le reste, nos vélos sont deux fois plus larges que la moyenne (et aussi bien plus lourds, n'oublions pas !). Nous effectuons donc notre trajet en bloquant l'allée et l'ouverture de la porte centrale, tenant nos vélos instables et nous-mêmes avec difficultés, se demandant comment réussir à descendre sans se casser la figure (réflexions qui s'avèrent inutiles puisque je me casse quand même la figure en descendant).

Nous arrivons devant le magasin avec plus d'une heure d'avance sur l'ouverture, pleines d'espoir, même si la perspective de poireauter dans cette pseudo-zone commerciale le long de cette grande route, à côté de cette station-service sans toilettes gâche un peu notre bonne humeur. Et cette bonne humeur déjà bancale s'étiole à mesure que les minutes s'égrènent, que l'heure d'ouverture approche et que le réparateur n'apparaît pas. L'heure d'ouverture passe. Les minutes continuent de s'égrener. Toujours rien. Prises d'un sérieux doute, nous interrogeons la dame qui gère le magasin voisin. Elle nous indique que le réparateur de vélos est exceptionnellement absent aujourd'hui, c'est écrit en gros sur la vitrine.

 

Note à nous-mêmes : prochain voyage à l'étranger, connaître les mots "magasin fermé" ainsi que les jours de la semaine...

 

Après un retour en bus aussi périlleux que l'aller, nous décidons de parcourir les 18 kms qui nous séparent de Stein am Rhein, dépitées d'avoir perdu du temps.

Le vélo pétouille, merdouille et déraille plus que jamais, mais nous parvenons à destination.

 

Huitième soir : camping à Stein am Rhein.

 

Mardi matin. Nous nous précipitons chez le réparateur de vélo de la petite ville. A l'aide d'un anglais approximatif, de gestes et de bruitages (très importants, les bruitages), nous lui expliquons le problème. Il accepte de réparer le vélo dans la matinée. Cela nous laisse le temps de déambuler dans la grande rue de Stein am Rhein.

Toutes les façades sont couvertes de fresques, différentes d'une maison à l'autre. Certaines chargées, d'autres plus softs, les couleurs varient, les thèmes se suivent parfois sans logique. Quelles sont les histoires de ces maisons ? Pourquoi cette scène sur ce mur ?

15 juillet 2013 - Stein am Rhein

15 juillet 2013 - Stein am Rhein

Nous récupérons le vélo, mangeons, puis quittons Stein am Rhein en début d'après-midi. Direction le Lac de Constance... et l'Allemagne. 

16 juillet 2013 - Lac de Constance

16 juillet 2013 - Lac de Constance

Arrivées à Radolfzell, nous réalisons que nous avons manqué le raccourci qui relie Schaffhausen à Donaueschingen (la source du Danube). Deux choix s'offrent alors à nous :

- suivre le parcours "officiel" de l'eurovélo 6 : c'est à dire rejoindre Donaueschingen depuis Radolfzell (mais cela nous fait revenir vers l'ouest, alors que la suite du parcours va plein est).

- prendre un raccourci qui nous amène directement à Tuttlingen (mais alors nous ne verrons pas la source du Danube).

Il faut voir les choses en face : nous avons déjà deux jours de retard sur notre planning. Déçues, nous choisissons la seconde option. 

Nous achetons au passage une carte routière de l'Allemagne et pédalons encore quelques kilomètres pour nous poser au camping de Wahlwies.

 

Mercredi 17 juillet

Le jour qui restera dans nos mémoires comme "l'étape Tuttlingen", ou "l'étape-la-plus-difficile-de-notre-parcours", ou "l'étape-qui-n'en-finissait-pas-de-monter". Les différents témoignages sur internet avaient prévenu : ça grimpe. Nos cuisses et mollets le confirment. Ils le hurlent, même. Péniblement, nous arrivons au point le plus élevé. Et enfin, nous entamons la descente sur Tuttlingen. 

... où nous ne trouvons pas de camping. Pas le choix, nous passons notre chemin malgré la fatigue.

 

Quelques kilomètres plus loin, nous croisons un serpent qui faisait bronzette sur le bitume (détail d'une importance négligeable, je vous l'accorde).

 

Depuis Tuttlingen, nous longeons le Danube (Donau) et, à Fridingen, prenons le temps de faire un peu plus ample connaissance avec ce nouveau compagnon de route.

17 juillet 2013 - Fridingen

17 juillet 2013 - Fridingen

Ce soir-là, nous atterrissons finalement quelque part entre Fridingen et Beuron, sur une presqu'île privée louée par une colonie de vacances allemande. Les monos et la directrice nous laissent nous installer un peu à l'écart, nous autorisent à squatter douches et toilettes et nous servent même une énorme assiette de crudités et charcuteries. Quelques-uns parlent français, les autres anglais, nous échangeons avec gaieté nos expériences véloroutardes respectives.

 

Le lendemain, un nouveau problème nous tombe dessus : une rage de dent. Comme pour le vélo : ça couvait depuis plusieurs jours, mais à présent, impossible de l'ignorer plus longtemps ! Nous ne pouvons pas continuer avec une cycliste qui ne dort plus, ne mange plus et souffre 24h/24. Nos monos préférés nous indiquent que le dentiste le plus proche se trouve à Fridingen. 

Je passe les détails médicaux. Sachez simplement que le dentiste de Fridingen prend sans rendez-vous, qu'il parle anglais et qu'il est très sympathique. Mais malgré toute sa bonne volonté, il ne parvient pas à soulager la douleur aujourd'hui. Il nous faut revenir demain pour une nouvelle tentative. 

La directrice de la colo nous autorise à rester une nuit de plus avec eux. 

Nous sommes coincées ici, frustrées de ne pas pouvoir repartir alors que nous étions sur le point de rattraper notre retard, inquiètes quant au rendez-vous dentaire du lendemain, et très douloureuse pour l'une de nous.

18 juillet 2013 - Entre Fridingen et Beuron

18 juillet 2013 - Entre Fridingen et Beuron

On ne va pas faire durer le suspens plus longtemps : le lendemain, le dentiste parvient (non sans mal) à soigner la dent malade. Nous quittons la presqu'île après avoir chaleureusement remercié la directrice et les monos.

 

Douzième soir : camping de Sigmaringen.

 

 

Journée suivante : rien de particulier à signaler. Nous avons pris pas mal de retard, serons-nous capable de le rattraper ? 

Nous campons à quelques kilomètres d'Ehingen, près d'un lac. Il ne s'agit pas d'un camping à proprement parler, juste d'un emplacement limité sur la "plage" où les tentes sont autorisées. Du coup, nous avons failli passer à côté sans le voir. Le type de la cabane à frites nous demande 8€ pour la nuit. Je le soupçonne de nous avoir arnaquées...

 

Dimanche 21 juillet

Après une mauvaise nuit (merci à nos voisins particulièrement bruyants), une petite baignade dans le lac (les douches étant 1. payantes, 2. crades, on s'en est passé...), nous partons direction Ulm. 

 

Ulm semble être une jolie ville. "semble", car nous n'en voyons pas grand-chose : un festival a lieu (justement) ce week-end et tout le centre-ville est fermé. Incapables de retrouver la véloroute, nous tournons un peu en rond, jusqu'à ce qu'un monsieur avec des faux-airs de père noël (il a une barbe blanche, c'est un critère suffisant), un vélo en guise de traineau, nous propose son aide. Habitué, il nous guide à travers rues et boulevards jusqu'à ce que nous retrouvions notre chemin. Il s'assure que nous le reprenions dans le bon sens, puis s'éloigne.

 

Nous arrivons sur Günzburg en tout début de soirée. Suivons un panneau "camping" sans jamais trouver le camping en question. Dégotons un autre panneau pour un autre camping que nous ne trouverons jamais non plus. Tentons de suivre les indications "Jugendherberge" [auberge de jeunesse] dont la prononciation nous échappe toujours mais que nous savons reconnaître visuellement. Pas mieux. Les indications laissent à désirer. Il nous faut interroger plusieurs personnes pour dégoter la Jugendherberge (non sans avoir tenté de suivre l'unique panneau "zeltplatz"...).

Etrange, la Jugendherberge de Günzburg. Accueil fermé à 18h, il faut téléphoner à la responsable qui ne cause ni français, ni anglais... Pratique. Heureusement, un couple nous vient en aide et passe le coup de fil pour nous.

Pas de bol : l'établissement est complet.

Un peu désespérées, nous repérons le camping le plus proche sur une carte accrochée dans le hall, notons les noms des rues à emprunter pour y parvenir et repartons. Deux rues plus loin, nous sommes déjà paumées et revenons à la Jugendherberge. Nous demandons au couple (patients et très serviables, ces gens) de téléphoner à nouveau à la responsable : nous avons une tente, pouvons-nous la planter dans le jardin de l'auberge, quitte à payer quelque chose pour l'eau des douches et l'accès aux toilettes ? 

Retournement de situation : une chambre est libre au premier étage ! Il est 21h. Il nous a fallu plus de deux heures pour trouver un endroit où dormir...

 

Fin de la deuxième semaine, 589 kms depuis le début du voyage au lieu de 600 et quelques. Fatiguées, un peu découragées, mais contentes de dormir dans un vrai lit !

La suite en Semaine 3 !

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17 septembre 2013 2 17 /09 /septembre /2013 21:54

L'idée est venue comme ça, peu de temps après l'achat de nos vélos et nos premiers coups de pédales sur la véloroute en bas de chez nous.

J'ai dit : "Je crois que cette véloroute va jusqu'à Budapest, j'aimerais bien essayer d'y aller, un jour".

Ma voisine a répondu : "C'est parti, on y va".

C'était il y a un an. 

 

Alors certes, on a préparé nos étapes et acheté un minimum de matériel. Mais globalement, on peut dire qu'on est parties un peu à l'arrache.

Exemple 1 : pas de carte.

Exemple 2 : pas d'entraînement (environ une sortie de 30 kms à vélo toutes les deux semaines, seulement sur mai et juin).

Exemple 3 : aucune connaissance technique, ne serait-ce que pour changer une chambre à air.

Mais on part quand même, au pire on avisera en chemin.

 

Nous sommes le 8 juillet 2013. Il fait beau. La véloroute est -relativement- plate. On se dit "trop facile". C'est sans compter sur le poids des bagages auquel il faut s'habituer (les sacoches n'ont pas été pesées avant le départ, mais entre la tente, les sacs de couchage, les fringues et autres trousses à pharmacie, on doit bien en avoir pour au moins 10 kgs sur chaque vélo) et le vent de face (vislard, le vent de face). Bref, au rythme de deux nanas n'ayant presque jamais fait de vélo, nous prenons la route. 

08.07.2013

08.07.2013

Premier soir : camping à Isle-sur-le-Doubs. Nous avons fait 66 (misérables) kilomètres et avons déjà mal partout. Aurions-nous vu un peu grand ?

 

Le lendemain, tant bien que mal, nous repartons. 

Il fait toujours beau (mais je vais arrêter de le préciser, ça va vite devenir répétitif), la véloroute est bien goudronnée, le chemin bien indiqué, tout se passe plutôt bien. Sauf que nous n'atteindrons jamais l'étape prévue (voir paragraphe précédent : on a de plus en plus mal partout) et qu'il n'y a pas de camping dans le coin.

Qu'à cela ne tienne. Un monsieur fort sympathique (il y en aura un certain nombre le long du trajet) nous indique une aire de stationnement pour campings-cars à Montreux-Château. Nous y trouvons un coin d'herbe pour planter la tente, pas bien sûres que ce soit autorisé. Partant du principe qu'on ne fait rien de mal et qu'on sera polies avec les voisins, nous restons. 

 

09.07.2013 Montreux-Château

 

Et finalement, personne ne nous vire. 

 

10.07.2013 Près de Mulhouse

 

 

Le troisième jour, nous passons Mulhouse. Nous n'avons toujours pas de carte. Du côté de Kembs, nous restons perplexes devant les panneaux qui nous font tourner en rond. La route le long des canaux est facile et agréable. 

 

 

 

Troisième soir : camping de Huningen (dont la localisation nécessite un peu de persévérance). Ce sera notre première rencontre avec "les Coléoptères" (qui n'en sont peut-être pas, mais c'est ce à quoi ils ressemblent le plus, d'après nos connaissances limitées en entomologie), de gros insectes qui ne sortent qu'au coucher du soleil et se rentrent dès que la nuit devient fraîche. A priori pas dangereux (en tout cas, ils ne piquent pas), ils n'en sont pas moins désagréables.

Une micro-promenade nocturne à pieds nous amène à traverser la Passerelle des Trois Pays (France, Allemagne et Suisse), record du monde de la plus longue passerelle réservée aux piétons et vélos, d'après Wikipédia.

Demain, nous serons en Suisse.

 

Quatrième jour : l'entrée dans Bâle est compliquée par de gros travaux. Il nous faut un peu de temps pour trouver le centre, et surtout s'y repérer. Ce soir, ce sera auberge de jeunesse. Nous y laissons vélos et bagages et passons l'après-midi et début de soirée à marcher au hasard dans la ville.

11.07.2013 Basel Town's Hall - Bâle

Posées au bord du Rhin, nous observons avec curiosité les nageurs qui se laissent dériver dans le fleuve, leurs affaires enfermées dans des sacs étanches.

 

Bâle est une belle ville, quand on y est, on n'a pas envie d'en repartir. Et même quand on a envie, on a bien du mal. En ressortir est un vrai calvaire, les panneaux semblent se contredire. Il nous faut bien deux heures pour réussir à quitter la ville en étant à peu près sûres d'être dans la bonne direction. Là, nous prenons conscience qu'une carte ne serait pas du luxe. 

 

12.07.2013

Les deux jours qui suivent Bâle sont géographiquement un peu flous.

Heureusement la véloroute est plutôt bien indiquée : tant qu'on reste dessus, on n'est pas perdues ! 

 

Cinquième soir : nous n'avons aucune idée de l'endroit où nous sommes, et encore moins s'il y a un camping dans les environs. Le soleil déclinant dangereusement, nous nous arrêtons dans une ferme et demandons asile. La propriétaire des lieux nous laisse installer la tente à côté de l'enclos à chevreuils. Un peu plus loin, des autruches vivent leur vie sans se soucier de notre arrivée.

 

 

Le lendemain, nous passons Koblenz, notre seul point de repère digne de ce nom. Un des vélos commence à faire des siennes (en fait, il faisait des siennes depuis le début, mais disons que les problèmes ont subitement empiré). Soucis de dérailleur, certaines vitesses ne passent plus. C'est samedi après-midi, tous les magasins de réparation sont fermés... et ne rouvriront pas avant mardi, aux dires des gens qui tentent (vainement) de nous venir en aide.

13.07.2013 Bad Zurzach

 

En fin d'après-midi, nous atteignons une grande aire de pique-nique au bord du Rhin. Le paysage est magnifique, il y a des tables, des bancs, de quoi faire des barbec', des bateaux, la possibilité de se baigner. Pas de chance : interdiction de camper ici. On nous indique un hôtel à quelques kilomètres de là. Pas motivées par la perspective de payer une chambre, nous tentons une nouvelle fois notre chance auprès des habitants.

Au milieu de nulle part : une ferme. Nous sommes chaleureusement accueillies par le chien, puis la propriétaire du chien et des lieux. Habituée à recevoir des groupes, elle nous indique un petit bout de pré pentu pour la tente, puis une salle de bain et des toilettes aménagés dans une partie de la grange. Elle nous propose même à manger, mais nous n'osons abuser de son hospitalité.

Quand nous repartons le lendemain, les propriétaires sont absents, nous ne pouvons les remercier et leur dire au-revoir. Nous nous promettons de leur envoyer une carte de Budapest (ouais, on reste optimistes).

 

Cahin-caha, le nombre de vitesses se réduisant de plus en plus sur le vélo "malade", nous continuons de longer le Rhin. Le fleuve offre plusieurs petites plages où se poser, se reposer et se baigner. Nous profitons de l'une d'elle pour une longue pause.

Surprise : ici aussi des gens se laissent tranquillement dériver. Jusqu'où vont-ils ? Comment reviendront-ils ? En tout cas, les voir passer en se laissant simplement flotter et porter par le courant donne envie d'en faire autant. Une autre fois peut-être, nous, il nous faut continuer sur le chemin...

14.07.2013

Septième soir : nous dormons à l'auberge de jeunesse de Schaffhausen. Les magasins de réparation sont fermés les lundis, nous a-t-on dit, mais nous irons quand même à l'office du tourisme demain, histoire de voir s'ils ne peuvent pas nous renseigner. Parce qu'il faut dire ce qui est : c'est la galère ce vélo. 

 

N'empêche, nous achevons notre première semaine de voyage ! 315 kms environ. Alors certes, nous sommes en retard sur notre planning, mais pour des gens qui n'avaient jamais fait de vélo, ça reste un bon début.  

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7 septembre 2013 6 07 /09 /septembre /2013 18:10
17 septembre 2012

17 septembre 2012

Pour ceux qui auraient manqué l'acte I, c'est ici. Une année s'est écoulée depuis, année durant laquelle j'ai continué de prendre des photos avec mon vieil appareil à l'écran toujours aussi sale. Pas de surprise côté paysage : c'est toujours exactement le même. Si j'avais habité sur la face ouest de l'immeuble, j'aurais pu faire une série sur l'avancée des travaux du tram'. Mais comme ce n'est pas le cas, il faudra se contenter de ces bons vieux levers de soleil.

 

Il y a les timides, ceux qui osent à peine pointer le bout de leurs rayons. La colline pour coulisse, ils tentent de gérer leur trac, jettent des regards inquiets derrière le rideau, jusqu'à ce que la nécessité de leur apparition les pousse subitement en avant-scène.

5 septembre 2012

5 septembre 2012

Il y a les impatients, ceux qui ne veulent pas attendre leur tour. Ils ne se préoccupent pas des répliques de la nuit, des nuages ou de la brume. Ils débarquent soudainement et coupent la parole. Il n'y a pas de mauvaise intention, juste un empressement mal contenu. Alors la nuit oublie son texte, la brume tente de le lui souffler, les nuages ne sont plus certains de leurs déplacements... Et le soleil fait éclater au grand jour cet embrouillamini de gris pas tout à fait gris et de rose embarrassé. 

11 octobre 2012

11 octobre 2012

11 octobre bis

11 octobre bis

Il y a les perfectionnistes, ceux qui connaissent la musique, les pas, leur texte et celui des autres. Ils apparaissent pile au bon moment, celui où ils produiront le plus bel effet. La réplique, pourtant récitée depuis des années, est lancée avec autant d'emphase que s'il s'agissait de la première représentation.

22 décembre 2012

22 décembre 2012

Et puis il y en a toujours un ou deux, trop sûrs d'eux, prêts à n'importe quoi pour épater la galerie. Ils veulent bien faire, ils y mettent toute leur énergie. Mais, pas toujours maîtrisé, le jeu est parfois légèrement fouillis, un peu flou. Qu'importe ! La lumière éclate en un tourbillon qui ravit le spectateur.

8 novembre 2012

8 novembre 2012

Enfin, il y a les oubliés, les petits rôles qui paraissent sans importance mais sans qui la pièce perd de sa profondeur : la nuit, qui n'a que quelques répliques (mais que serait un lever de soleil s'il n'était précédé de la nuit ?), les étoiles, les lumières aux fenêtres des bâtiments, les flocons. Autant de figurants qui préparent silencieusement l'arrivée du premier rôle.

7 février 2013

7 février 2013

Et le public, aux premières loges...​​​​​​​

Un an depuis ma fenêtre : Besançon (Planoise) - acte II
Un an depuis ma fenêtre : Besançon (Planoise) - acte II
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27 janvier 2013 7 27 /01 /janvier /2013 20:12

Après le rite du Lancer de lentilles dans la forêt et l'essai désatreux du Ticket de bus qui devait faire une fleur, après Les radis dans la jardinière et Le ficus mort (et les primevères, et la menthe, et la ciboulette et quoi d'autre encore...), voici venir Robert L'Oignon. Il a débarqué jeudi soir chez la voisine, en plein milieu des préparatifs de la raclette, cheveux au vent, sûr de lui. 

-Oh ! Celui-là on le garde ! On va faire une expérience !

ça, c'était moi, avec tout l'émerveillement et l'enthousiasme dont je suis capable, et qui étonnent de moins en moins mes voisins.

Résultat, après avoir bouffé trop de fromage et bu quelques verres, j'ai complètement zappé l'oignon et je suis rentrée sans lui. 

 

Et puis le lendemain :

Ma voisine : Au fait, t'as oublié ça hier.

Moi : Tu l'as pas jeté ?!

-T'as dit "on le garde" alors je te l'ai gardé...

C'est à ce moment-là qu'il s'est soudainement prénommé Robert. 

 

Alors bien sûr, Raya aurait été là, Robert se serait rapidement trouvé affublé d'un petit regard furieux ou d'un sourire débonnaire tracé avec le premier crayon/feutre/stylo venu (la vision de quatre Moi-patates ou d'une famille PQ me revient tout de suite en mémoire). Mais Raya n'est pas là, et moi j'ai la flemme (et la trouille de rater, bien sûr, ça m'embêterait de défigurer Robert).

Bref, je retrouve un vieux fond de terreau, un pot de fleur, je fous un coup de flotte et voilà le travail.

 

Les cactus prennent des paris sur la durée de vie de Robert. Zaza la-bouture-d'orchidée-donnée-par-une-mamie espère qu'il va survivre, elle en a marre d'être la seule plante autre qu'un cactus. Elle se dit qu'à deux, ils seront plus forts pour supporter les moqueries piquantes de ces petits ¤µ#* qui se prennent pour des survivors. Robert, lui, il vient de réaliser qu'il a très mal choisi son moment pour se faire remarquer, et maintenant il n'en mène plus très large...

 

 

On lui souhaite bon courage pour la suite.

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11 janvier 2013 5 11 /01 /janvier /2013 11:26

-Il est toujours là.

-Qui ça ?

-Ben, tu sais… Le Bruit

C’est par ces mots que Suzanne, 85 ans, m’accueille à mon retour de vacances (après m’avoir préalablement et joyeusement souhaité une bonne année).

Petit retour en arrière…

 

J’habite, avec quelques autres « jeunes », dans un logements-foyer, résidence pour personnes âgées autonomes. Et depuis quelques temps, nous avons « un bruit ».

L’année dernière, déjà, d’étranges petits coups retentissaient quasiment tous les soirs vers 20h30 et/ou 22h. Le rythme était plutôt rapide, et cela ne durait jamais très longtemps. « Quelqu’un qui fait de la sculpture » ou « quelqu’un qui plante une punaise avec un petit marteau », selon les descriptions. Plus étrange encore, toute la colonne 8 était victime de ce « bruit » (c’est lors d’une discussion réunissant les mamies des appartements 38, 48, 68, ma voisine du 98 et moi-même résidant au 88 que nous nous en étions rendu compte). Le mystère a alimenté nos bavardages pendant quelques temps, puis les coups ont finalement cessé du jour au lendemain. Nous n’avons jamais su de quoi il s’agissait.

 

Mais ce qui nous arrive à présent est différent.

Tout a commencé quelques semaines avant les vacances de Noël. A nouveau quelque chose qui tapait, mais plus lentement, aussi bien en soirée qu’au milieu de la nuit.

Rebelote : discussion, conseil de guerre, constats, comparaisons : « y’a un bruit qui m’a réveillé à 5h du matin – ah, vous l’entendez aussi ? – Toi aussi ? J’ai cru que j’étais folle ! – ça fait comment ce que vous avez entendu ? … ».

La colonne 8 est encore la première touchée, sauf que cette fois, certaines personnes des colonnes 7 et 9 entendent aussi les coups, bien que plus faiblement. « On croirait quelqu’un avec une jambe de bois qui se déplace avec difficulté ». Au départ, tout le monde croyait que c’était la faute de sa voisine du dessus. Bon. Les jours passent, le bruit reste, rien de nouveau, je pars en vacances.

 

Et nous voilà donc au temps présent : retour de vacances et discussion avec Suzanne :

-Il est toujours là.

-Qui ça ?

-Ben, tu sais… Le Bruit

(On lui met désormais des majuscules parce qu’il a pris une telle place dans la vie du foyer qu’on parle de lui comme d’une personne qui pourrait être physiquement présente)

Effectivement, il est toujours là. Mais il a changé…

Les coups qu’on n’entendait que la nuit retentissent maintenant en journée, et de plus en plus fréquemment. Et surtout, de plus en plus fort… Tout le monde y va de son hypothèse sur sa localisation (personnellement, j’opte pour la tuyauterie de la salle de bain). Il a au moins été établi que ça ne pouvait pas être quelqu’un qui tapait, cela ne se répercuterait pas ainsi dans trois colonnes ! Pourtant, quelques dames un peu têtues restent persuadées que c’est leur voisine du-dessus qui est à l’origine des coups. Alors pour la faire taire, elles tapent à leur tour sur le mur, le plafond ou encore les tuyaux de radiateurs. Ces gestes agacés se répercutant à leur tour dans la colonne, inutile de vous décrire le concert de « boum boum » et « gling gling » qui retentit certains soirs… sans jamais avoir l’effet escompté. Le Bruit ne se tait pas.

 

« Rien de bien méchant, tout ça, me dira-t-on finalement, juste un problème dans la tuyauterie ».

Ouais, c’est ce qu’on croyait aussi, au départ. Sauf que pour l’instant, personne n’a su le réparer, ce problème. Les techniciens sont pourtant allés jusqu’à monter sur le toit, à tout hasard. Et puis, ce serait faire abstraction des portes automatiques qui parfois ne s’ouvrent que pour laisser passer un courant d’air. Des deux fauteuils à l’accueil qui de temps en temps poussent des soupirs las. De Founotte-la-chatte, qui s’installe dans un des placards pour pleurer. La première fois, je croyais l’avoir enfermée par mégarde. Je me précipite, me sentant déjà coupable… pour constater que la porte est grande ouverte. Assise au milieu des fringues, Founotte m’observe un instant, surprise de mon arrivée un peu brusque, puis regarde autour d’elle et se remet à pousser des miaulements plaintifs. J’ai eu beau la questionner, impossible d’en tirer une explication concrète.

Avec tous ces éléments en main, les mamies ont eu tôt fait de tirer les conclusions qui s’imposaient :

Mme C. (qui réside au foyer depuis 1985) : Y’a sûrement un esprit.

Paulette (qui nous a fourni la description de la jambe de bois) : Oui, quelqu’un qui serait mort en réparant la tuyauterie.

Suzanne : Ou une résidente tombée dans la colonne. Et peut-être qu’un chat est mort dans ton placard et que Founotte sent encore sa présence.

(Visualisez bien cette discussion, qui se déroule dans le plus grand sérieux, autour d’une crème liégeois)

Moi : Y’a de quoi écrire une histoire !

Mme C. : Vous pourrez l’écrire ?

Moi : Seulement si vous me la dictez…

 

Cela fait au moins un mois que Le Bruit a élu domicile au foyer. Nous n’avons toujours pas pris le temps d’écrire son histoire. D’où vient-il ? Comment le déloger ? Il réussit à faire parler de lui sans que personne ne l’ait jamais vu, localisé ou identifié.

Je suis tentée d’appeler la cousine Raya à la rescousse (elle est actuellement en train de développer ses compétences en chamanisme et d’apprendre l’islandais, ça peut servir). Parce que mine de rien, l’ascenseur s’est bloqué ce week-end. Avec deux personnes dedans… Elles ont été libérées depuis, mais quand-même…

 

 

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25 septembre 2012 2 25 /09 /septembre /2012 18:04
Planoise - 27 août 2012

Planoise - 27 août 2012

Bon, on se doute bien que je n'ai pas passé 24h/24 à ma fenêtre pendant 365 jours. Mais disons que ça fait un an que j'ai emménagé à Planoise (Besançon, France). Ok, peut-être pas un an JOUR pour JOUR, mais à peu près quoi.

 

Alors pour tout dire, mon appartement est orienté à l'est, ce qui m'a valu de très beaux levés de soleil. Et, un coup de temps en temps, j'ai eu le réflexe de prendre l'appareil photo. Alors lui, l'appareil, c'est pas de la haute qualité : genre dans les premiers prix d'il y a 5 ans, c'est pour dire. En plus son écran est dégueulasse. Mais bon, on fait avec les moyens du bord.

 

 

Au final, ce sont toujours les mêmes barres d'immeubles, la même tour, les mêmes collines et le même peuplier qui vont revenir à peu près à chaque fois, avec simplement des couleurs différentes...

5 novembre 2011

5 novembre 2011

Comment trier ces photos ? Du point de vue de la thématique ? De l'esthétisme (alors là, c'était raté d'avance !) ? Elles sont bêtement restées dans l'ordre chronologique, alors après l'hiver viendra le printemps.

18 janvier 2012

18 janvier 2012

3 février 2012

3 février 2012

19 février 2012

19 février 2012

19 avril 2012

19 avril 2012

27 mai 2012

27 mai 2012

Par contre, il ne faudrait pas croire qu'il ne pleut jamais. C'est juste que dans ces cas-là, le réflexe "photo" n'intervient pas. OU les photos sont particulièrement ratées.

5 juillet 2012

5 juillet 2012

5 juillet 2012 bis

5 juillet 2012 bis

27 août 2012

27 août 2012

27 août 2012 bis

27 août 2012 bis

Ma petite frustration est d'avoir manqué deux arcs-en-ciel, des envolées de corneilles et les couleurs d'automne. Peut-être que je pourrai rattraper le coup cette année...

Pour le savoir, c'est ici : acte II

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8 septembre 2012 6 08 /09 /septembre /2012 16:59

Le tournage de Rêver plus loin, long-métrage amateur, a eu lieu du 11 au 24 juillet 2012. Il s'agit d'ailleurs d'un titre provisoire en attendant de trouver quelque chose qui nous fasse "tilt" à tous. Du genre : "Ah mais oui ! C'est ça !".

 

 

Malgré de petits problèmes de météo (souvenez de ce début de juillet pourri...), nous avons pu (presque) tout mettre en boite. Ce fut l'occasion de quelques belles rencontres (ou retrouvailles !) et de très bons moments ! 

Espérons qu'il y aura eu aussi suffisamment de sérieux pour que le résultat soit présentable, mais j'ai bon espoir.

 

L'histoire : 

Emma et sa sœur Juliette sont battues par leur père. Dès que Juliette est suffisamment âgée pour travailler, elles partent. Colin est un petit garçon qui vit dans une famille ordinaire. Mais un jour, il fait une crise de colère sur le parking d’un supermarché sans se douter que cela va changer sa vie. Hugues a une très étrange habitude : chaque matin, il nettoie une tombe. Lou se fait harceler par son patron. Elle décide de démissionner mais n’a nulle part où aller.

Emma (Jeanne Quibel), Colin (Camille Sauvé), Juliette (Charlie Clé), Hugues (Thomas Grandsire) & Lou (Julie Michel)

Emma (Jeanne Quibel), Colin (Camille Sauvé), Juliette (Charlie Clé), Hugues (Thomas Grandsire) & Lou (Julie Michel)

Voici les cinq membres de cette étrange famille, et les cinq protagonistes de cette histoire. Non, il en manque un sixième : le camping-car. Il porte en lui tous les rêves de ses habitants. Le voyage, une famille, l’assurance qu’à l’intérieur, rien ne peut arriver de mal. Pourtant, c’est lui qui, le premier, fera entrer une pointe de réalité : il tombe en panne.

 

Mais il en faut bien plus pour arrêter le rêve. L’aire du Vieil Etienne devient le théâtre de nombreuses rencontres : rencontres avec les gens (l’employé communal, des vacanciers, une musicienne), rencontres avec le mystère d’une tombe étrange et d’une cabane inquiétante.

 

Et puis, finalement, la rencontre avec la réalité.

 

Tout cela, sous l'oeil vigilant de notre camerawomen, Charlotte Lakits, qui aura certainement fait plus de cascades que les acteurs, mais sans jamais faillir. 

 

 

 

 

 

Nous avons beaucoup de monde à remercier, et je ne prendrai pas le risque d'en faire une liste, j'ai trop peur d'oublier quelqu'un (je préfère attendre le générique du film, c'est plus sûr !).

Tout ce que je peux dire à l'heure actuelle, c'est que ce tournage aurait été impossible sans tous les acteurs interprétant les seconds rôles et tous les figurants, avec qui ça a été un vrai plaisir de tourner ; mais aussi sans le concours de la Communauté de Commune Vièvre-Lieuvin, les différentes mairies et tous les particuliers qui nous ont laissé tourner sur leur propriété. Et sans compter le Foyer Rural du Lieuvin, les gens qui ont prêté des accessoires, ceux qui ont démonté des roues de camping-car, ceux chez qui nous avons mangé, les parents qui ont amené leurs enfants... (ça y est, même en restant vague j'ai l'impression d'oublier plein de monde, alors je vais essayer de ne vexer personne en concluant par :) Bref, merci à tous !

 

L'équipe

L'équipe

Sauf problème de dernière minute, les deux dernières scènes devraient être tournées demain (dimanche 9 septembre) et le montage devrait bientôt débuter.  J'espère pouvoir en donner des nouvelles prochainement.

 

La suite de l'histoire est .

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La route hors du monde - partie 3 - Au bout du chemin

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