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17 septembre 2013 2 17 /09 /septembre /2013 21:54

L'idée est venue comme ça, peu de temps après l'achat de nos vélos et nos premiers coups de pédales sur la véloroute en bas de chez nous.

J'ai dit : "Je crois que cette véloroute va jusqu'à Budapest, j'aimerais bien essayer d'y aller, un jour".

Ma voisine a répondu : "C'est parti, on y va".

C'était il y a un an. 

 

Alors certes, on a préparé nos étapes et acheté un minimum de matériel. Mais globalement, on peut dire qu'on est parties un peu à l'arrache.

Exemple 1 : pas de carte.

Exemple 2 : pas d'entraînement (environ une sortie de 30 kms à vélo toutes les deux semaines, seulement sur mai et juin).

Exemple 3 : aucune connaissance technique, ne serait-ce que pour changer une chambre à air.

Mais on part quand même, au pire on avisera en chemin.

 

Nous sommes le 8 juillet 2013. Il fait beau. La véloroute est -relativement- plate. On se dit "trop facile". C'est sans compter sur le poids des bagages auquel il faut s'habituer (les sacoches n'ont pas été pesées avant le départ, mais entre la tente, les sacs de couchage, les fringues et autres trousses à pharmacie, on doit bien en avoir pour au moins 10 kgs sur chaque vélo) et le vent de face (vislard, le vent de face). Bref, au rythme de deux nanas n'ayant presque jamais fait de vélo, nous prenons la route. 

08.07.2013

08.07.2013

Premier soir : camping à Isle-sur-le-Doubs. Nous avons fait 66 (misérables) kilomètres et avons déjà mal partout. Aurions-nous vu un peu grand ?

 

Le lendemain, tant bien que mal, nous repartons. 

Il fait toujours beau (mais je vais arrêter de le préciser, ça va vite devenir répétitif), la véloroute est bien goudronnée, le chemin bien indiqué, tout se passe plutôt bien. Sauf que nous n'atteindrons jamais l'étape prévue (voir paragraphe précédent : on a de plus en plus mal partout) et qu'il n'y a pas de camping dans le coin.

Qu'à cela ne tienne. Un monsieur fort sympathique (il y en aura un certain nombre le long du trajet) nous indique une aire de stationnement pour campings-cars à Montreux-Château. Nous y trouvons un coin d'herbe pour planter la tente, pas bien sûres que ce soit autorisé. Partant du principe qu'on ne fait rien de mal et qu'on sera polies avec les voisins, nous restons. 

 

09.07.2013 Montreux-Château

 

Et finalement, personne ne nous vire. 

 

10.07.2013 Près de Mulhouse

 

 

Le troisième jour, nous passons Mulhouse. Nous n'avons toujours pas de carte. Du côté de Kembs, nous restons perplexes devant les panneaux qui nous font tourner en rond. La route le long des canaux est facile et agréable. 

 

 

 

Troisième soir : camping de Huningen (dont la localisation nécessite un peu de persévérance). Ce sera notre première rencontre avec "les Coléoptères" (qui n'en sont peut-être pas, mais c'est ce à quoi ils ressemblent le plus, d'après nos connaissances limitées en entomologie), de gros insectes qui ne sortent qu'au coucher du soleil et se rentrent dès que la nuit devient fraîche. A priori pas dangereux (en tout cas, ils ne piquent pas), ils n'en sont pas moins désagréables.

Une micro-promenade nocturne à pieds nous amène à traverser la Passerelle des Trois Pays (France, Allemagne et Suisse), record du monde de la plus longue passerelle réservée aux piétons et vélos, d'après Wikipédia.

Demain, nous serons en Suisse.

 

Quatrième jour : l'entrée dans Bâle est compliquée par de gros travaux. Il nous faut un peu de temps pour trouver le centre, et surtout s'y repérer. Ce soir, ce sera auberge de jeunesse. Nous y laissons vélos et bagages et passons l'après-midi et début de soirée à marcher au hasard dans la ville.

11.07.2013 Basel Town's Hall - Bâle

Posées au bord du Rhin, nous observons avec curiosité les nageurs qui se laissent dériver dans le fleuve, leurs affaires enfermées dans des sacs étanches.

 

Bâle est une belle ville, quand on y est, on n'a pas envie d'en repartir. Et même quand on a envie, on a bien du mal. En ressortir est un vrai calvaire, les panneaux semblent se contredire. Il nous faut bien deux heures pour réussir à quitter la ville en étant à peu près sûres d'être dans la bonne direction. Là, nous prenons conscience qu'une carte ne serait pas du luxe. 

 

12.07.2013

Les deux jours qui suivent Bâle sont géographiquement un peu flous.

Heureusement la véloroute est plutôt bien indiquée : tant qu'on reste dessus, on n'est pas perdues ! 

 

Cinquième soir : nous n'avons aucune idée de l'endroit où nous sommes, et encore moins s'il y a un camping dans les environs. Le soleil déclinant dangereusement, nous nous arrêtons dans une ferme et demandons asile. La propriétaire des lieux nous laisse installer la tente à côté de l'enclos à chevreuils. Un peu plus loin, des autruches vivent leur vie sans se soucier de notre arrivée.

 

 

Le lendemain, nous passons Koblenz, notre seul point de repère digne de ce nom. Un des vélos commence à faire des siennes (en fait, il faisait des siennes depuis le début, mais disons que les problèmes ont subitement empiré). Soucis de dérailleur, certaines vitesses ne passent plus. C'est samedi après-midi, tous les magasins de réparation sont fermés... et ne rouvriront pas avant mardi, aux dires des gens qui tentent (vainement) de nous venir en aide.

13.07.2013 Bad Zurzach

 

En fin d'après-midi, nous atteignons une grande aire de pique-nique au bord du Rhin. Le paysage est magnifique, il y a des tables, des bancs, de quoi faire des barbec', des bateaux, la possibilité de se baigner. Pas de chance : interdiction de camper ici. On nous indique un hôtel à quelques kilomètres de là. Pas motivées par la perspective de payer une chambre, nous tentons une nouvelle fois notre chance auprès des habitants.

Au milieu de nulle part : une ferme. Nous sommes chaleureusement accueillies par le chien, puis la propriétaire du chien et des lieux. Habituée à recevoir des groupes, elle nous indique un petit bout de pré pentu pour la tente, puis une salle de bain et des toilettes aménagés dans une partie de la grange. Elle nous propose même à manger, mais nous n'osons abuser de son hospitalité.

Quand nous repartons le lendemain, les propriétaires sont absents, nous ne pouvons les remercier et leur dire au-revoir. Nous nous promettons de leur envoyer une carte de Budapest (ouais, on reste optimistes).

 

Cahin-caha, le nombre de vitesses se réduisant de plus en plus sur le vélo "malade", nous continuons de longer le Rhin. Le fleuve offre plusieurs petites plages où se poser, se reposer et se baigner. Nous profitons de l'une d'elle pour une longue pause.

Surprise : ici aussi des gens se laissent tranquillement dériver. Jusqu'où vont-ils ? Comment reviendront-ils ? En tout cas, les voir passer en se laissant simplement flotter et porter par le courant donne envie d'en faire autant. Une autre fois peut-être, nous, il nous faut continuer sur le chemin...

14.07.2013

Septième soir : nous dormons à l'auberge de jeunesse de Schaffhausen. Les magasins de réparation sont fermés les lundis, nous a-t-on dit, mais nous irons quand même à l'office du tourisme demain, histoire de voir s'ils ne peuvent pas nous renseigner. Parce qu'il faut dire ce qui est : c'est la galère ce vélo. 

 

N'empêche, nous achevons notre première semaine de voyage ! 315 kms environ. Alors certes, nous sommes en retard sur notre planning, mais pour des gens qui n'avaient jamais fait de vélo, ça reste un bon début.  

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La route hors du monde - partie 3 - Au bout du chemin

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